Ethologie porcine : les bases

Le cochon : le plus intelligent des animaux de la ferme, mais un animal souvent mal connu, y compris de ceux qui l’élèvent. Bien connaitre les besoins et comportements d’un animal d’élevage est pourtant indispensable pour un éleveur, et toute personne qui travaille avec cet animal. L’éthologie, ou science du comportement des animaux, permet aujourd’hui d’en savoir plus sur le cochon. Delphine POTTIER, vétérinaire spécialiste du porc, nous donne les clés pour mieux connaitre cet animal et ainsi améliorer à la fois le bien-être de l’animal et celui de l’éleveur. Durée totale de la formation : 2H 50min

    • Les bases éthologiques du cochon (2H50m)
      • Du sanglier au porc domestique 15 min
      • Odorat et communication olfactive chez le porc 3 min
      • Ouïe et communication sonore chez le porc 9 min
      • Vision chez le porc 15 min
      • Le toucher et le goût chez le porc 11 min
      • L'intelligence chez le porc 7 min
      • Le porc est un animal diurne 2 min
      • La thermorégulation chez le porc 3 min
      • Le comportement social chez le porc 4 min
      • La contagion émotionnelle chez le porc 3 min
      • Comportement de fouissage et stéréotypies chez le porc 8 min
      • Spécificités des truies 16 min
      • Spécificités des verrats 1 min
      • Spécificités des porcelets 29 min
      • Conclusion sur l'éthologie porcine 1 min
      • Quiz 43 questions
  • Objectifs

    • Objectifs
      • Connaître les comportements naturels du cochon et savoir les respecter en élevage
      • Savoir prendre en compte les besoins des animaux, des Hommes et de la planète dans ses choix d'élevage
    • Prérequis
      • Aucun prérequis n'est necessaire
    • Public visé
      • Éleveurs de porc, quel que soit le système d'élevage
      • Porteurs de projet d'installation en élevage de porc
      • Tous intervenants en élevage porcin (salariés, conseillers, vétérinaires...)
  • L'auteur

    Delphine Auteur depuis le 16 janv. 2023

    Delphine POTTIER : vétérinaire, spécialiste du porc

    « Je dois beaucoup aux éleveurs ; à moi de leur rendre la pareille et de les aider à redonner du sens à leur métier.» Vétérinaire, passionnée par cet animal sensible et intelligent qu’est le cochon, Delphine POTTIER a une parfaite connaissance de l’animal mais aussi de la filière porcine ô combien spécifique. Depuis plus de 20 ans, son objectif principal est d’œuvrer pour améliorer le bien-être des porcs en élevage industriel mais aussi celui des éleveurs, parce que les 2 sont indissociables.

    La découverte de l’espèce porcine

    Dès sa première année à l’école vétérinaire de Toulouse, Delphine POTTIER choisira la filière porcine pour son stage en entreprise. De l’élevage à la salaison, en passant par l’abattage, elle découvre une filière et un animal. C’est le déclic, elle a un coup de cœur pour l’espèce porcine et deviendra vétérinaire en élevage. Pas de hasard pour cette Gasconne d’origine qui reste très attachée à sa région et à son représentant porcin, le porc noir gascon (plus connu par son AOP, le Porc Noir de Bigorre). Ils sont très peu nombreux les vétérinaires et étudiants vétérinaires à s’intéresser à cette espèce, elle devra donc souvent se former par elle-même et se rapprocher des quelques spécialistes du porc en France, Guy-Pierre MARTINEAU et Hervé MORVAN, co-auteurs du livre « Maladies d’élevage des porcs » aux Éditions France Agricole (2010) ; ceux-ci sont ensuite devenus des mentors précieux tout au long de son parcours professionnel. Son diplôme de vétérinaire en poche en 2000, son profil va très vite intéresser les coopératives porcines du grand Ouest. Ce sera le temps de la découverte de l’élevage industriel porcin.

    Ses premières années de terrain

    Vétérinaire chargée du suivi des élevages chez "Coopagri Bretagne", puis à la coopérative "Porcial" (actuelle "Cooperl"), Delphine POTTIER aura à cœur de former les éleveurs, de vulgariser les connaissances scientifiques afin de les rendre directement applicables dans les élevages. De cette première période de travail au service des éleveurs, « de très belles années », elle retiendra deux choses. D’abord, ce qu’elle doit aux éleveurs : « j’ai tout appris auprès des éleveurs ». Mais c’est aussi durant cette période qu’elle comprendra que mal-être des animaux et mal-être des éleveurs sont directement liés. Si ce début des années 2000, correspond à une nouvelle législation qui tente de séparer, au sein des coopératives, les actions de suivi sanitaire des élevages et celles de prescription des médicaments, on est encore très loin de la prise en compte du bien-être animal dans les élevages industriels.

    10 années de travail en laboratoire

    En 2005, Le laboratoire pharmaceutique Boehringer-Ingelheim recherche un responsable technique production porcine, l’occasion pour Delphine POTTIER de changer de milieu et d’apprendre toujours plus sur cette espèce et cette production. Sa mission sera alors de conseiller et former les vétérinaires en élevage porcin partout en France. Objectif notamment : accompagner vétérinaires et éleveurs dans leurs démarches vaccinales pour diminuer l’utilisation d’antibiotiques. C’est durant cette période qu’elle commencera à travailler en faveur de l’amélioration du bien-être animal, en accompagnant vétérinaires et éleveurs dans la prise en charge de la douleur des porcs.

    Premiers contacts avec le concept "Welfare"

    Ses premiers contacts avec des welfaristes auront lieu à Barcelone lors d’un stage au Farm Animal Welfare Education Centre, au cours duquel elle obtiendra un diplôme sur le bien-être animal. De ses nombreux déplacements en Europe et au-delà, elle se rendra compte que l’approche welfariste et notamment la notion de bien-être individuel de l’animal d’élevage, en l’occurrence du porc, est encore très loin d’être intégrée, ni même envisagée dans les élevages industriels. C’est aux États Unis qu’elle a vu les conditions d’élevage les plus éloignées de la notion de bien-être animal. Cependant, partie du nord de l’Europe, la notion de bien-être animal se diffuse petit à petit, et Delphine POTTIER a fait de cette diffusion son cheval de bataille.

    Le choc du retour au terrain

    Alors qu’en France, la question du bien-être animal commence à être prise en compte par les différentes institutions étatiques et professionnelles, SNGTV notamment (Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires), Delphine POTTIER décide de revenir sur le terrain des élevages pour accompagner éleveurs et vétérinaires à la prise en compte du bien-être porcin. Ce retour au terrain fut cependant un choc. Rien n’avait changé depuis son départ 10 ans plus tôt, et l’on était encore très loin de mettre en place le bien-être animal dans les élevages industriels porcins. Pire encore, le plein boom de l’hyperprolificité de cette décennie avait fait des ravages, tant sur le bien-être des animaux, que sur celui des éleveurs. En effet, de nombreux éleveurs, les plus petits notamment, vivaient alors très mal les pratiques qui leur étaient imposées par les coopératives. Résultats : mal être et perte de sens du métier sont le lot de beaucoup d’entre eux.

    Aider les éleveurs à redonner un sens à leur métier.

    De cette courte et difficile tentative de retour dans les élevages, elle en tirera une décision. C’est de l’extérieur et par le biais de la formation qu’elle sera plus utile et pourra plus efficacement aider les éleveurs à sortir de l’obscurité d’un système industriel qui les incite à fermer les yeux et à penser le moins possible. « Je dois beaucoup aux éleveurs ; à moi de leur rendre la pareille et de les aider à redonner du sens à leur métier ». L’approche One Welfare est aujourd’hui la boussole de ses actions, et la formation son outil dans un objectif d’amélioration des bien-être des hommes et des animaux, au sein d’un même écosystème fragile et à préserver la Terre.

Vidéo de présentation